Aidé par son terroir favorablement orienté, la proximité de la Saône et du Rhône navigables, l’accroissement des villes, c’est au XVIIe siècle que le Beaujolais intensifie son activité viticole
Dès les années 1600, la vigne qui pousse au milieu des indispensables prés de pâture, attire la bourgeoisie lyonnaise.
Jouissant d’un droit de vente sans taxe, les notables se valorisent auprès du tout Paris par ce vin «clairet » de « bons pays ». La Révolution y apporte des prémices de classements, concrétisés par les premières appellations d’origines contrôlées, en 1936.
L'appellation est attribuée par l'Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO) L'aventure des AOC est relativement récente, et les crus du Beaujolais comptent parmi les premiers décrets, en septembre 1936. Ils concernaient alors Chiroubles, Fleurie, Chénas, Morgon et Moulin-à-vent, la plus ancienne.
Vinrent au final les appellations du Juliénas en mars 1938, du Brouilly et du Côte de Brouilly en octobre 1938. Le Saint-Amour rejoignit la grande famille des crus en février 1946, avant que Régnié n'obtienne la consécration en décembre 1988
Orientés globalement du nord-est au sud-ouest, les rangs de vigne couvrent les monts du Beaujolais à une altitude moyenne de 300 m, sous des sommets qui culminent à 1 000 m. Influencée par cette topographie où l’eau abonde, la viticulture beaujolaise répond surtout de caractéristiques géologiques singulières : des terrains argilocalcaires et gréseux peu profonds au sud, des sols cristallins légers et acides sur les hauteurs et granitiques, au nord.
Caractéristique et singularité des vins de Beaujolais, un seul cépage donne vie à l'ensemble de ses appellations : le Gamay noir à jus blanc. Et c'est bien sur les sols argilo-calcaires et les terrains granitiques du Beaujolais que le plant a trouvé sa terre de prédilection Près de 70% des 36 000 hectares plantés en Gamay noir à jus blanc à travers le monde appartiennent au vignoble beaujolais.
Les "tendres" : Chiroubles, Fleurie et Saint-Amour, comme les "robustes" : Brouilly, Côte de Brouilly, Juliénas, Régnié, Chénas, Morgon et Moulin-à-Vent sont souvent caractérisés par des arômes de fruits rouges, de groseille et d'épices, une longueur en bouche intense qui se découvre lorsque ces vins "ont fait leurs Pâques" et bénéficié de quelques mois d’élevage avant la mise en bouteille
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Brouilly : Le charme d’un vin à la française
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Très influencé par ses 4 terroirs oscillant du granite rose aux substrats marno-calcaires, le Brouilly livre une robe d'un rubis intense et profond, des arômes plus fruités que floraux avec des évocations franches de petits fruits rouges, de prune voire quelques notes minérales qui restituent le bouquet du gamay. De ses tanins fondus, le cru que façonnent 400 viticulteurs offre finesse et joie. Singularité, aucune des communes de l'appellation ne porte son nom. Le plus étendu et le plus méridional des crus du Beaujolais, puise sa dénomination du Mont Brouilly où siégeait Brulius, lieutenant de l’armée romaine
Côte de Brouilly : Les grands vins ont leur sommet
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Confiée à 85 viticulteurs, la Côte de Brouilly affiche une robe pourpre, des arômes de raisins frais et d'iris ; un goût délicat et nerveux sous réserve de laisser vieillir ces crus pour qu'ils développent leur élégance en bouche. Résultat des diorites et des schistes, le sol à flanc du Mont Brouilly oscille entre pierre bleue et pierre marbrée vert sombre appelé aussi "corne verte".
Chénas : Les grands vins ont leurs secrets
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Confectionné par 122 vignerons répartis sur Chénas dans le Rhône et la Chapelle-de-Guinchay en Saône-et-Loire, le Chénas présente une robe rubis teintée de grenat, des arômes floraux de pivoine et de rose nuancés de notes épicées et boisées en vieillissant. Vin de garde généreux et bien charpenté, il sait se faire tendre en bouche. Sur les pentes mouvementées où poussaient jadis les chênes, les ceps de l’appellation nourrissent le plus rare des crus du Beaujolais, fin et racé. La légende lui voue même l'origine de la dénomination du cépage : lorsqu'un vigneron venu à stocker son vin en fût plongea son écuelle, goûta, goûta à nouveau jusqu’à chanter toutes les notes de la gamme
Chiroubles : Gourmand, à l’infini
Environ 80 viticulteurs soignent sa robe rouge rubis, ses arômes à dominantes florales de violette, d'iris, de muguet et de pivoine. Ses qualités gustatives empruntées aux fruits rouges expriment remarquablement bien le gamay. Le Chiroubles est de nature gourmande, donnant à l’amateur l'agréable sensation de glisser en bouche. Tendre, fruité, friand, il est issu de sols remarquables d’homogénéité, maigres et peu profonds. Adossés aux monts du Beaujolais, l’appellation est la plus élevée : entre 250 et 450 mètres d’altitude. Parce que les températures chiroublonnes sont plus basses qu'en d'autres terroirs de Beaujolais, les vendanges de ce cru sont plus tardives, une semaine environ après que le ban a été donné dans le vignoble
Fleurie : Des paysages divins pour des vins féminins
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Cultivé par 150 professionnels, le Fleurie tire du sol de granite rose sa robe rouge carminée intense, ses arômes floraux et fruités d'iris, de violette, de rose, de fruits rouges et de pêches de vigne. Ses qualités gustatives associent élégance, finesse, un corps charnu et soyeux. Évoluant vers des notes épicées avec les années, ce cru profite de la géographie particulière du site, adossé à la chaîne des crêtes d’Avenas, de Durbize et des Labourons. L’appellation qui fait référence à un légionnaire romain et non à un quelconque bouquet, possède 13 climats différents pour autant de vins typés, dont la Madone, Grille-Midi, La Chapelle des Bois, et Champagne.
Juliénas : Il est des vins qui ont du caractère
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Plus d'une soixantaine de vignerons cultivent le Juliénas, à l'origine sans doute de la vocation viticole du Beaujolais. Marqué par la plus forte diversité de terrains du vignoble de Beaujolais, ce cru apporte une robe d'un rubis intense et profond, des arômes de fraise, de violette, de cannelle, de groseille et de pivoine, libérant un goût charnu et charpenté, discrètement épicé, avec une belle longueur en bouche. Cultivés de 230 à 430 mètres d’altitude, les ceps se partagent entre sols d’origine granitique à l’ouest et terrains sédimentaires à l’est. Ils appellent à laisser vieillir les bouteilles 2 ou 3 ans afin que les nuances de vanille et d’épice s'expriment
Morgon : La force des valeurs sûres
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En référence au village de Villié-Morgon qui s'épanouit au cœur de la zone des crus du Beaujolais, le Morgon est façonné par 250 vignerons. Il revêt une robe grenat profond et dégage des arômes de fruits mûrs à noyaux tels que cerise, pêche, abricot et prune. Charpenté, ce vin riche, puissant et charnu dont la culture est la plus étendue après celle du Brouilly, exprime toutes les caractéristiques de son terroir. Dominées par le Mont du Py, les parcelles de "roches pourries" constituées de schistes et de roches éruptives très anciennes sont réparties en 6 climats bien distincts: Les Charmes - Corcelette - Côte du Py - Douby - Grand Cras - Les Micouds. Vin de garde apte à rester en cave 5 à 10 ans, le morgon est peut-être celui qui exprime le mieux son terroir, à tel point que les vignerons du cru ont inventé un mot pour le décrire, lorsqu’il atteint son apogée : le morgon « morgonne », disent-ils, repris en cela par de nombreux spécialistes du vin
Moulin-à-vent : Puissant, à vie
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Ils sont 300 à détenir la clé du plus prestigieux des crus du Beaujolais. La culture du Moulin-à-vent s’étend sur les deux seules communes de Romanèche-Thorins en Saône-et-Loire et de Chénas dans le Rhône. Autour d'une robe oscillant entre rubis profond et grenat sombre, ce vin libère des arômes floraux et fruités, de violette et de cerise dans ses premières années, empruntant ensuite quelques saveurs communes à l’iris, aux épices et fruits mûrs, voire à la rose fanée, à la truffe, au musc sinon à la venaison. Charpenté et complexe, le Moulin-à-vent est le vin de garde par excellence, jusqu’à 10 ans selon les millésimes. Nourri des arènes granitiques roses et friables appelées gore ou grès, infiltrées de filons de manganèse sans doute à l’origine de ces caractéristiques, le Moulin-à-vent est un vin intense et tannique. On dit de lui, comme pour nombre de crus les plus robustes, qu’avec l’âge, il aurait tendance à « pinoter », se rapprochant ainsi de ses voisins bourguignons par l’évocation d’arômes de cerise propres à ce cépage
Régnié : De sacrés vins
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Fruit du travail de 120 vignerons, le Régnié est un vin parfumé et rond, libérant une longueur en bouche appréciée. Sa robe rouge oscille entre cerise et rubis. Elle habille des arômes de framboise, de groseille, de prunelle, de mûre, de cassis avec une note épicée et minérale. Subtil équilibre de fruits rouges, frais et structuré par de fins tanins, le Régnié vient de vignes orientées sud-est, plantées à 350 mètres d'altitude sur un granite rose riche en éléments minéraux. Il se déguste tôt et jusqu’à 5 ans.
Saint-Amour : La tendresse des rouges intenses
Cajolé par une petite cinquantaine de viticulteurs, le Saint-Amour donne depuis ses terrains de granite, d'argile et de schiste, deux types de vins aux robes rouges rubis étincelantes, au goût fruité et floral. Selon la vinification choisie, les vignerons élèvent des crus tendres aux arômes fruits rouges, pivoine, pêche très typés et complexes issus d’une macération courte. Leur consommation optimum s'opère dans les 12 à 15 mois. Les vins puissants sont eux plus gras, charpentés et marqués d'arômes de kirsch, d’épice et de réséda. Leur apogée survient vers 4 ou 5 ans suivant la récolte, en fonction du millésime. Flirtant avec les terroirs du Saint-Véran, le berceau du Saint-Amour est l’une des plus petites appellations du Beaujolais, attendue lors de la Saint-Valentin.
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La plupart des vignes sont des plantes grimpantes des régions au climat tempéré ou de type méditerranéen.
Le terme générique « vigne » est un nom vernaculaire désignant plusieurs taxons, essentiellement de la famille des Vitaceae de laquelle relèvent les vignes domestiques. On y trouve le genre Vitis. Ces vignes domestiques sont largement cultivées pour leur fruit en grappes, le raisin, que l'on mange ou dont on tire un jus, le moût, qui devient du vin après fermentation. Un terrain planté de vigne s'appelle un vignoble, sa culture est la viticulture. Les différentes variétés se nomment cépages
Le cépage peut être considéré comme le fruit d’un type de vigne spécifique. Néanmoins, le terme scientifique approprié pour désigner le cépage est «variété» de plant de vigne ou raisin.
Cette variété est la subdivision d’une espèce. Généralement, une grande majorité des vins est produite à partir de variétés appartenant à l’espèce «vinifera», une subdivision du genre «vitis». C’est une espèce qui trouve ses origines aussi bien en Europe que dans l’ouest du continent asiatique.
Il ne faut donc pas oublier que le cépage à la base d’un vin forme la source principale de ses caractéristiques, que ce soit au niveau de son goût et sa teneur en acides, en tanins et en alcool ou au niveau de son aspect et ses arômes.
A titre d’exemples voici les cépages les plus répandus en France :
Raisins noirs : Raisins blancs:
Cabernet sauvignon Chardonay
Syrah Chenin blanc
Grenache Sauvignon
Merlot Muscat
Pinot noir Riesling
Mourvèdre Gewurztraminer
Carignon Roussanne
Cabernet Franc MarssanneGamay